Après un an et demi de travaux dans le transept, ce qui était une ruine retrouve une allure de bâtiment. Élément décisif de ce changement : le travail de charpente réalisé cet hiver.

Travaux de charpente sur le bras sud

Début novembre, des charpentiers sont venus se frotter aux bois qui les attendaient à l’abbaye. Sur les pignons soigneusement maçonnés, ils sont venus poser les pannes (longues poutres de la charpente) soutenues par les corbeaux sculptés. Il faut aussi positionner des pannes muralières contre les mur de la nef et du clocher, pour servir d’appui en l’absence d’arc.

Commence alors le travail méticuleux du plafond. En effet, celui-ci est paré de couvres-joint. Ces baguettes ont pour rôle de masquer l’écart qui ne manquera pas de se faire entre chaque planche de volige. Ces planches étant posées à même la charpente, il faut donc, pour accueillir les baguettes, ménager des entailles dans les poutres. A raison de 5 travées parcourues par 11 pannes, cela va chercher dans les 1200 entailles à faire à la main. Une fois les couvres-joint en place, les charpentiers peuvent installer la volige. On voit alors le transept se couvrir, et l’on commence à admirer l’allure finale des plafonds ! On retrouve aussi l’ambiance lumineuse propre aux édifices romans.

La vidéo ci-dessous, tournée en novembre dernier, montre cette étape de la pose de la charpente.

Restitution de la voûte en pierre

Tandis que les charpentiers oeuvrent, les maçons ne restent pas inactifs. Les murs et contrefort de la chapelle Saint Joseph sont repris et consolidés, pour préparer la mise en place d’une voûte. Avec ces renforts, les ouvriers peuvent poser les pieds de gerbes, imposantes pierres taillées qui constituent les coins bas de la voûte. Elles sont positionnées avec soin : chacune servira d’appui à trois des arcs de la voûte. Un arc-doubleaux (en travers du bas-côté) et des arcs formerets (le long du bas-côté) sont ensuite bâtis le long des murs. Avec l’arc en ogive précédemment implanté, ils donnent les limites latérales de la voûte.

Les maçons s’attèlent alors à poser les ogives, arcs qui traversent la voûte en diagonale. Il faut pour cela rebâtir un coffrage approprié. Puis les arcs sont ensuite montés depuis les pieds de gerbe, en veillant toujours à leur positionnement précis et stable. A la croisée d’ogive, la clef de voûte vient bloquer la structure. Elle est ornée d’une sculpture représentant le songe de Saint Joseph. Les ouvriers peuvent maintenant remplir les quartiers de voûte avec des linteaux de tuf, pierre légère et facilement taillable.

Autres travaux de maçonnerie

La lente construction de la voûte permet à d’autres maçons de compléter les soins portés aux vieux murs du transept : les joints sont remplis puis brossés, tandis que certaines pierres trop abîmées sont remplacées.

Pose de la toiture

Plus en hauteur, les charpentiers continuent leur travail. Après avoir posé les plafonds, ils s’attaquent à la toiture. Celle ci monte d’un seul pan du mur ouest jusqu’à la ligne de créneau. Des arbalétriers prolongent la pente et prennent appui sur les merlons, puis cette structure est recouverte de volige. Elle forme, derrière la ligne de créneaux, un espace qui servira de galerie technique. Les couvreurs peuvent alors commencer à poser les tuiles offertes par Terreal, tout en ménageant un passage pour la grue. En effet, si le gros-œuvre touche à sa fin, le second œuvre devrait prolonger le chantier tout au long de cette année 2025.