Après deux mois d’interruption, le chantier du clocher reprend.
Les tailleurs de pierre sont heureux de revenir pour achever leur travail commencé il y a plus de 15 mois. Ils rythment aussi bien la vie du chantier que notre vie religieuse, au son du marteau-piqueur et des engins de chantier. Actuellement ils posent les dernières pierres sur les têtes de contre-forts, ce qui permettra de retirer l’échafaudage avant l’été. Ce dernier sera alors remonté progressivement à l’intérieur, pour la deuxième phase du chantier.
Au printemps 2019, pour profiter d’une météo idéale, les tailleurs de pierre ont repris à la chaux hydraulique l’intégralité des joints de la partie extérieure, depuis les pierres du sommet jusqu’à la base du clocher.
Puis de l’été à l’automne, ils ont retiré une à une les pierres des arcs-boutants ainsi que des têtes de contre-forts.
Elles étaient en grès de Carcassonne, une pierre friable rongée par les intempéries et l’usure du temps. Ce travail était colossal en raison du nombre de pierres à retirer et de leur poids pouvant approcher les 500 kg. Certaines pierres ont été débitées pour être évacuées du clocher. Un appareilleur était venu prendre les mesures pour restaurer à l’identique les pierres à changer. Les nouvelles pierres ont été extraites d’une carrière de grès dont la couleur se rapproche le plus de l’originale. On les a ensuite taillées en atelier puis livrées à l’abbaye. Le travail de repose – non moins considérable – put alors commencer.
Montées par le treuil à travers la sapine à plus de trente mètres de hauteur, elles furent maçonnées et retaillées pour quelques dernières finitions. 40 m³ de pierres ont été nécessaires pour restaurer l’ensemble des parties abîmées : les arases, huit meneaux, quatre têtes de contre-forts et sept arcs-boutants.
Le plus impressionnant fut sans doute la restauration des arcs-boutants. La construction du clocher ayant été interrompue au XVIe siècle, leur présence est plus décorative que fonctionnelle. Leur pose fut un travail difficile : ils sont taillés de quatre côtés et devaient être assemblés et maintenus en élévation. Le résultat est remarquable.
L’année 2019 aura donc été une année de rajeunissement pour le clocher. Elle restera marquée dans la pierre par ces quelques lettres symboliques : AD MMXIX.
Aujourd’hui, en Mai 2020, les sculpteurs viennent de livrer les gargouilles. Elles devraient trouver leur emplacement définitif avant l’été. Les menuisiers et ferronniers pourront alors placer les portes et le garde-corps de la coursière. Nous continuerons avec la deuxième phase de la restauration, à l’intérieur.
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